Vacation-Yves Le Blevec : « Bien content de rentrer dans l’hémisphère Nord »
La remontée de la seconde partie de l’Atlantique Sud. « C’était assez long, mais pas désagréable non plus, parce que nous avons eu des conditions de « beau temps, belle mer », avec pas beaucoup de mer et pas beaucoup de vent, ça avançait gentiment. Parallèlement à ça, on surveillait du coin de l’œil la progression de MACIF qui avait fait une option radicalement différente, qui était de traverser une dorsale et de passer par le sud. Au bout du compte, c’est assez équivalent en termes d’options. Là, on vient de passer l’équateur et on attaque le Pot-au-noir, on est bien contents de rentrer dans l’hémisphère Nord. Aujourd’hui, au niveau chaleur, c’est « un peu moins pire qu’hier », parce qu’il y a plus de vent apparent, mais il fait très très chaud, presque trop, et ça va être comme ça encore quelques jours. »
L’état du bateau. « On a profité des derniers jours pour faire un « check » complet du bateau et les bricoles que nous voulions faire, notamment sur la bâche aéro à bâbord qui s’était bien barrée. Ce n’était pas vraiment un problème en soi, mais en fait, la bâche tient le filet, donc ça peut vite devenir un problème, on a mis un système de mât cramé, de bouts, pour tenir le filet. Mais on n’a rien de majeur qui nous handicape, le potentiel du bateau est intact, tel qu’il était au départ de Brest il y a plus de trois semaines. On essaie toujours d’aller vite sans faire de bêtises et sans pousser la machine dans ses retranchements. »
Les enseignements principaux tirés du bateau depuis le départ. « La liste est longue, parce que le fait de naviguer en double avec Alex permet de confronter nos expériences et évidemment, on connaît mieux le mode d’emploi du bateau. Ça joue énormément dans les trajectoires qu’on va faire, les configurations de voiles qu’on va choisir, la façon dont on va gérer les manœuvres. Très clairement, dans quelques heures, on va quitter le gennaker qu’on a envoyé à Cape Town pour passer sous J1, une voile un peu plus petite, et tout à l’heure, on discutait avec Alex de la façon dont on allait le faire, parce qu’il n’y a pas une bonne façon, il y en a plusieurs. Là, on commence à bien voir comment faire, la chronologie des manœuvres, pour à la fois ne pas abîmer le matériel et perdre le moins de terrain pendant ces transitions. on en sait à chaque fois beaucoup plus. »
Le Pot-au-noir. « On va y rentrer dans quelques heures. Ce qui semble acquis, c’est qu’il est beaucoup moins virulent qu’à l’aller où il avait été assez copieux avec des bons grains et du vent fort pendant longtemps. Là, au retour, il semblerait qu’il soit beaucoup moins actif. Mais le gros changement par rapport à l’aller, c’est qu’on était quasi pleine lune à l’aller, donc on voyait bien les nuages même la nuit, alors que là, on est quasiment zéro lune, elle commence à remonter depuis deux-trois jours, elle est toute petite, donc si on peut avoir un Pot-au-noir plus calme en fonction de ça, ça nous va vraiment bien, parce que cette séquence pendant laquelle tu peux te faire manger par un grain d’un instant à l’autre, n’est quand même pas très confortable. Et quand on voit rien, c’est encore moins confortable. On a certes un radar pour voir les grains, mais les voir de visu c’est encore mieux. Mais normalement, ça devrait bien se passer. »
Photo : Ronan Gladu/Actual Leader