Vacation-François Gabart : « Il n’y a pas beaucoup de personnes sur la plage »
Les côtes de la Namibie. « C’est assez impressionnant, c’est un coin qu’on ne connaît pas très bien, la carte est assez approximative dans le coin, on se retrouve à longer les cailloux à moins d’un mille, c’est toujours impressionnant, c’est d’une beauté extraordinaire, avec des dunes de sable qui partent dans les montagnes. Il n’y a pas beaucoup de personnes sur la plage, c’est le désert, par contre, il y a toujours des baleines et du monde dans l’eau. »
L’escale au Cap. « L’escale a été plus courte que celle de Rio, on n’est pas rentrés au port, on était à l’arrêt devant le port, c’était du coup moins long et ça nous a un peu moins déconnectés par rapport à l’escale de Rio, on était toujours dans le match. C’était assez extraordinaire de voir passer les bateaux, Actual est passé quand on était arrêtés, Sodebo est arrivé quand on est repartis. C’était spécial de voir les autres avancer alors qu’on était à l’arrêt en train de bricoler, mais c’était indispensable, tant pour la performance que pour la sécurité : sans détailler trop, parce qu’on garde nos petits secrets, lors du deuxième tronçon de l’Atlantique Sud, le bateau était quand même pas mal handicapé en termes de performances, donc ne serait-ce que pour ça, on va vite rattraper ce qu’on a perdu lors de l’escale. Il n’y avait pas vraiment le choix. Et en termes de sécurité, c’était encore plus important de s’arrêter, il fallait le faire. Les mecs dans l’équipe ont fait un boulot de dingue, ils étaient à peine revenus de Rio qu’ils sont repartis au Cap, ils ne dorment pas beaucoup plus que nous, peut-être moins, et malgré tout, ils font du super boulot, hyper précis, sans faire de bêtises, sans se précipiter. »
La régate avec Actual Leader et, plus loin, avec le Maxi Edmond de Rothschild. « C’est cool, on n’est pas très loin, on voyait Actual Leader il n’y a pas très longtemps, on voit encore un petit point, on l’a passé ce matin, on a réussi à trouver les premiers le nouveau vent le long des côtes africaines, c’est chouette. Devant, le Maxi Edmond de Rothschild a un peu plus de vent que nous en ce moment, il n’est pas exactement dans le même système, ça creuse un peu, mais il n’est vraiment pas très loin. On a des bateaux qui sont capables d’aller très vite, donc quelques centaines de milles, ça ne peut être que quelques heures et on est à « donf » pour ne rien lâcher ! On va essayer d’aller le plus vite possible, concentrés sur le bateau, il reste quasiment deux semaines de course, il peut se passer tellement de choses en deux semaines, il faut prendre les journées et les heures les unes après les autres. Et ça ne dépend pas que de nous, il y a des choses qu’on ne maîtrise pas, mais je n’ai aucun doute sur le fait que les autres vont bien naviguer, il faut juste qu’on arrive à naviguer un peu mieux, c’est l’objectif. »
La stratégie à venir. « Le contournement de l’anticyclone n’est pas simple, l’alizé n’est pas super bien établi au nord de l’anticyclone, il y a plein de "gybes" à gérer, des petites trajectoires, après il peut y avoir deux options qui se dessinent avant le Pot-au-noir qui peuvent avoir des conséquences sur l’approche qu’on peut avoir du pot-au-noir. Dans ma tête, c’est assez clair, mais on a encore jusqu’à dimanche pour choisir. On se concentre pour le moment sur le fait de longer les côtes de la Namibie en essayant d’échapper aux griffes de l’anticyclone qui n’est pas très loin. Dimanche matin, il faudra voir à plus long terme, mais pour le moment, ça paraît clair. »
Photo : Jérémie Eloy/MACIF