Voici le mot du bord envoyé ce samedi 9 novembre par Jérémie Eloy, media man sur le Trimaran Macif.

Jour 4, au large du Cap Vert, la mer défile, le temps tout autant. Les Crocs ont remplacé les dépressions hivernales. Les poissons volants viennent s’écraser juste devant la cuisine. Lui, il a eu l’honneur sauf. Devant tant de bravoure, et après une courte visite du trimaran MACIF, il a été remis à la mer.

François et Gwéno, droits dans leurs Crocs, me regardent cuisiner avec appétit notre alternative, des produits bio, locaux, déshydratés, avec des recettes à suivre. Carottes, semoule… Simple à terre, mais ici on appelle cela du jongle. Verser de la semoule dans une casserole, à plus de 40 noeuds, bon courage ! Ça saute, ça vole, il faut s’agripper à tout, mais pas n’importe où. Oui pas ce bout-là, qui sert à choquer l’écoute, il est toujours là en plein milieu du passage ; lui, il faut l’éviter, le contourner, ne surtout jamais le toucher, « contorsionniste ».

Ces plats ont du goût, du sens, de la justesse, (pas parce que c’est moi qui cuisine), parce que j’ai du plaisir à le faire, et on plonge tous les trois dans nos gamelles… François se dévoile alors, il se transforme, le regard droit, il va au combat. Le compteur s’affole, il dévale les vagues, et il reste comme ça, pendu à sa barre, les cheveux dans le vent, des heures durant.

Grisant, la musique qui rythme le vol, ça donne envie de savoir, ça donne envie de faire.Je n’ai pas le droit d’y toucher, je suis media man."

Photo : Jérémie Eloy/Trimaran Macif