Voici le mot du bord de Martin Keruzoré, media man sur Sodebo Ultim 3, qui revient sur sa première semaine de course sur Brest Atlantiques.

"Voilà une semaine que nous sommes embarqués à bord de ces engins, une semaine que nous essayons de vous raconter, retranscrire, faire vivre ce qu’est la vie sur un Ultim lancé à l’assaut de l’Atlantique. Pour ma part, cette première partie de course à bord de Sodebo Ultim 3 s’est dans l’ensemble bien déroulée, mais avec une toute autre approche, si l’on compare à mes expériences passées. En multicoque, tout est plus grand, plus rapide, plus dur. Un superlatif omniprésent quand on essaye de travailler, et notamment l’image sur ses bateaux. La mise en jambes, au départ de Brest, à moins d’avoir loupé le premier épisode, fut tonique. Difficile pour nous aussi, équipier média, de rentrer dans la partie avec au menu, un plat principal à base de 35 noeuds de vent accompagné d’une mer abominable. La joie de partir sur cette nouvelle aventure est vite reléguée en arrière-plan et laisse place au challenge de produire des images dans ses conditions musclées. Casque sur la tête et concentration à son maximum à peine franchie la ligne de départ pour éviter de se blesser ou casser du matériel, règle numéro un que je m’étais fixée sur cette entame de course. Ça secoue et ça vole dans tous les sens, ordinateur, tablette, boitier photo, il faut constamment tout sécuriser à l’aide de mousquetons, élastiques, systèmes en tous genres si vous ne voulez pas que vos outils de travail finissent en deux morceaux, sous le vent, dans un bain de sel. 

C’est un véritable marathon, une course sur la durée, nous avons plusieurs milliers de milles pour en faire le récit, la stratégie adoptée par les marins est aussi bonne pour nous, ne pas abîmer l’homme et la machine. Heureusement épargné par le mal de mer, je ne vais pas vous cacher que j’ai bien mis 4-5 jours à trouver le rythme de « croisière » à bord, normalement cela me prend 2-3 jours sur un bateau « classique ». Trouver le rythme, c’est pour moi être en accord avec le bateau, bien manger, bien dormir, effectuer ses tâches quotidiennes, mais c’est aussi être en accord avec les hommes, les comprendre, intégrer ce duo sans les perturber, sans se faire remarquer. Nous aussi, on a notre lot de petites galères ; de mon côté, le drone que j’avais embarqué n’a jamais voulu décoller, aujourd’hui, nous avons résolu l’histoire et j’espère pouvoir vous offrir des images aériennes très prochainement.

Dans quelques jours, une fois passées les eaux chaudes brésiliennes, nous allons faire cap à l’Est, des conditions difficiles sont au rendez-vous et nous allons tout mettre en œuvre pour vous rendre compte quotidiennement de la situation à l’aide de nos caméras."

Photo : Martin Keruzoré/Sodebo Ultim 3