Voici le mot du bord envoyé ce samedi 9 novembre par Martin Keruzoré, media man à bord d'e Sodebo Ultim 3.

"Cap plein gaz au sud depuis quelques jours, en quête de ce Pot-au-noir et d’une eau bleue tropicale. Les alizés soufflant par notre bâbord nous propulsent tout droit et à grandes vitesses vers un véritable trou sans vent, là où se réunissent deux systèmes opposés. La vie à plus de 30 noeuds est devenue une banalité, les phases à 40 font partie de la routine. Loin du fait que nous soyons blasés de la vitesse, mais notre mode de vie et nos comportements ont su s’adapter à cet environnement qui bouge en trois dimensions. Pour rejoindre un point B en partant d’un point A, inutile de penser comme un terrien, il faut avant tout repérer les prises en chemin qui vous permettront de vous agripper pour effectuer ce trajet sans vous voir finir encastrer dans une colonne de winch.

Les premiers jours étaient laborieux, aujourd’hui c’est devenu des réflexes. Chaque tâche du quotidien devient un exercice d’équilibriste, enfiler une paire chaussette, un haut de ciré. La simple tâche qui consiste à préparer les repas devient un challenge en lui-même. Verser la totalité du sachet lyophilisé dans la gamelle sans en mettre partout, y incorporer l’eau bouillante sans se bruler au moindre passage de vague. C’est comme ça, de jour comme de nuit, ça ne s’arrête jamais. Ce rythme est gracieusement orchestré par deux de nos concurrents qui cravachent en pole position."

Photo : Martin Keruzoré/Sodebo Ultim 3