Voici le mot du bord envoyé mercredi 13 novembre par Ronan Gladu, media man à bord d'Actual Leader.

"Des nouvelles sur Actual Leader, dans le petit temps... voire la « pétole » en cette fin de journée. On est « collés » à 15 noeuds, des pointes à 17 ! Avec du recul, c’est un peu ridicule de dire ça… c’est une vitesse honorable, le « top speed » de certains bateaux. Mais sur un Ultim, après des jours de nav’ express, on a vraiment l’impression d’être arrêtés. La chaleur aide beaucoup dans cette sensation d’être « collés », du coup, on essaye d’aérer un peu le bateau, mais avec ses trois « trappes de survie » en tout et pour tout, ça ne fait pas lourd en courant d’air.
Aujourd’hui, j’ai fini par migrer mon « bureau » dans la descente, le cul sur le carbone, les pieds sur l’échelle. Très pratique... alors qu’Yves arpente son bateau à l’affût de la moindre réparation ! Je le sens presque déçu qu’il n’y ait pas plus de choses à réparer… Du coup « Mac Le Blevec » est carrément parti dans l’optimisation ! Révision de winch, amélioration des commandes de réglage éolienne, un petit tour dans le mât (carrément dedans). Dans la cale moteur, l’arbre d’hélice a dérapé un peu, c’est le plomb qui le retient : 180 heures de pénalité s'il lâche ! Ça hurle un peu, 2-3 coups de perceuse, la fabrique d’un palan artisanal et hop le problème est réglé !
Ça me fait bien marrer, parce que mon père est exactement pareil avec son bateau : on dirait un « Tamagoshi » ou « Lego-Technique » pour marin : une source inépuisable de râlage / bricolage / satisfaction ! En fait, je pense que l’un ne va pas sans l’autre : on ne peut pas être marin sans être un bricoleur inventif. En tout cas, le bateau va bien et les marins aussi ! Même si la pétole signifie pour eux « abonnement premium » voire « Ultim » à la salle de sport : manœuvres, changements de voiles presque toutes les 3 heures. Ça mouille grave le maillot !
Moi, pendant ce temps, je regarde les oiseaux chasser les poissons autour du trimaran. Des genres de Fou de Bassan, qui attendent dans le flux d’air des voiles. Que les poissons volants sortent à notre passage, et paf, apéro !
Voilà pour la pétole, le vent est déjà en train de re-rentrer… on est prêts pour le près à venir ! Apparemment, Gitana serait à notre hauteur ? On serait même devant pendant quelques heures ? En tout cas, au vu des performances de notre bateau, on est contents de n’être « qu’à » 24 heures du premier, Macif."

Photo : Ronan Gladu/Actual Leader