Les mots du bord-Actual Leader : "33 noeuds dans les montées, 40 dans les descentes !"
"Le départ de Brest de bon matin était plutôt agréable : dire au revoir à la maison, les potes, la famille, sous les applaudissements. Mais surtout entouré de l’Ulteam Actual-Leader : comme d’habitude, ils étaient tous au taquet, super pros, dans la bonne humeur ! A l’abri de la rade, entouré de tous ces marins, semi-rigides au lever du soleil, que du bonheur !
Puis on a commencé à « larguer » des équipiers, à mesure qu’on sortait du goulet, tout en accélérant, pendant que le vent rentrait, la houle aussi… pour se retrouver uniquement tous les 3 au phare du Petit Minou, hors de la rade. 2 ris dans la grand voile, sans voile d’avant, mème configuration pour les 4 concurrents… ce qui donne encore plus des allures de guerrier à ces géants, presque nus.
Plus on s’approchait de la ligne (bien au large de l’ile de Sein), plus la houle gonflait, la mer devenait blanche et nos derniers accompagnateurs faisaient demi-tour… le dernier que j’ai vu, c’était un jet-ski de la SNSM qui faisait des bons monstrueux, sans arriver à nous suivre ! Et là, clairement, c’était flippant pour moi, habitué à contempler ce paysage de désolation depuis la terre, à chercher un « repli », un spot de surf à l’abri… J’étais clairement hors de ma zone de confort ! C’est encore plus impressionnant de voir les autres Ultim se faire balader comme des jouets au milieu de la mer déchaînée.
Heureusement, Yves & Alex avaient l’air détendus : les mers blanches et la houle massive du large, ils connaissent ! Juste avant la ligne de départ, viennent nos derniers « amis de la terre », un ballet d’hélicoptères… qui donnent à nouveau l’échelle aux éléments… surtout quand certains disparaissent derrière les vagues: flippant !!
J’ai pas vu le bateau militaire « bateau comité », ni la bouée « 0ccidentale de Sein », qui matérialisaient la ligne de départ mais j’étais cramponné à ma caméra. Pendant ce temps, Alex faisait des petits bons et cris de bonheur à l’idée d’être enfin parti et Yves était bien concentré à la barre, sourire aux lèvres !
J’ai d’abord profité de cette euphorie pour faire des images tant bien que mal, mais j’étais vite stressé par les surfs du bateau, de 32m de long… et puis surtout le haut de crête des vagues qui partaient en grosse mousse : pour les surfeurs, ça arrive quand les vagues « saturées », sont trop grosses pour le type de spot/fond.
Et puis on a passé le plateau continental… là c’est devenu les montagnes russes : 25 noeuds en haut de crête, 38 en bas de la descente !! Toujours avec 2 ris dans la grand voile, seule ! Le moment pour moi d’aller faire un « bout à bout » un mini montage vidéo pour les TV… A propos de TV, cela fait une semaine que je répète à chaque ITV que j’ai « jamais eu le mal de mer ». Tu parles ! J’ai pas vomi, mais j’ai badé, grave : impossible de bosser sur l’ordi à fond de cale. Sur le pont, c’est l’apocalypse. Du coup, j’ai fini en PLS dans ma bannette, à écouter mes tripes faire des bons à chaque surf. Heureusement, ça va vite, très vite, un Ultim ! En 10 heures on était au cap Finisterre et maintenant, 24 heures plus tard, on est déjà au Portugal ! La mer s’est calmée, mais du coup Yves & Alex accélèrent de plus en plus… Maintenant, c’est 33 noeuds dans les montées, 40 dans les descentes ! "
Ronus le Jack Kerouac de la mer (haha, c'est à prendre et à laisser!!)