Le Cap, les voilà !
Lors d’une vacation organisée mardi par son équipe, François Gabart résumait bien le sentiment général qui anime tous les observateurs de « Brest Atlantiques » : « Les quatre bateaux vivent un scénario assez inédit, très serré après plus de quinze jours de course. C'est une agréable surprise de nous voir tous en mode compétition à ce stade de la course. » Avec 216 milles d’écart seulement entre le premier, le Maxi Edmond de Rothschild, et le quatrième, Sodebo Ultim 3, ce mercredi à 16h, après plus de 8000 milles parcourus, la course propose effectivement un scénario que bien peu imaginaient au départ de Brest le 5 novembre, persuadés que des écarts importants sépareraient les uns et les autres au Cap, deuxième et dernière marque de parcours.
Finalement, c’est en une poignée d’heures que se compteront les écarts au pied de Table Mountain, où le leader, le Maxi Edmond de Rothschild, mené par Franck Cammas et Charles Caudrelier, est attendu mercredi aux alentours de 20h. Interrogé par son media man Yann Riou mercredi matin, Franck Cammas évoquait cette approche du Cap : « Comme on arrive par le sud, on va longer les côtes jusqu’à Table Mountain, ce sont des paysages assez fantastiques, j’espère qu’on pourra en profiter, c’est toujours sympa de profiter de ça dans ces courses où on ne voit pas beaucoup la terre. En plus, Le Cap est un endroit que tout le monde aime bien, c’est notre cas avec Charles, on s’y était arrêtés sur la Volvo Ocean Race. Là, on espère bien ne pas s’y arrêter, on aura ensuite un passage en début de nuit à Robben Island, avant de faire route vers le nord et de trouver des latitudes un peu plus clémentes. »
Deuxième de « Brest Atlantiques », le trimaran MACIF (François Gabart/Gwénolé Gahinet), pointé à 16h à 90 milles du leader, devrait à son tour longer Le Cap vers Robben Island, 3-4 heures plus tard, soit vers minuit, suivi en milieu de nuit par Yves Le Blevec/Alex Pella (Actual Leader) qui, pour rester au contact des bateaux de tête à ce stade de la course, ont certes profité des avaries de leurs concurrents - la fiabilité de leur bateau était cependant un des atouts revendiqués par les skippers au départ de Brest - mais ont aussi su mener leur trimaran comme il le fallait, ne lâchant jamais mentalement, même quand ils ont compté plus de 500 milles de retard sur les premiers.
Quant à Thomas Coville et Jean-Luc Nélias, ils devraient arriver jeudi matin au Cap, ils ont prévu de mettre leur course entre parenthèses à 1 mille à l’ouest de l’entrée du port sud-africain, leur équipe technique pourra alors monter à bord de Sodebo Ultim 3 puis, une fois à quai, se pencher sur le flotteur arrière, évaluer les dégâts et les éventuelles réparations à faire, comme l’a expliqué mercredi Thomas Covlile dans une vidéo envoyée par son media man, Martin Keruzoré : « On fera le point au Cap sur l’état du bateau. En dehors du fait que nous ayons perdu un morceau de flotteur, ça reste un bateau intègre et en super état, nous avions fait en sorte que ce soit le cas pour attaquer la deuxième partie du parcours, longue et compliquée. Là, on va faire un check pour voir si tout est viable. Ensuite, on envisagera un départ ou pas du Cap, il faut bien peser le pour et le contre, bien étudier les conditions dans lesquelles on repartirait »
Photo : Yann Riou/PolaRyse/Gitana SA