24 heures chrono
Franck Cammas et Charles Caudrelier, pointés ce mardi matin à 450 milles de Brest, vivent leurs dernières heures en mer, les deux skippers sortant de 24 heures express (30.1 nœuds de vitesse moyenne, 722 milles parcourus). Ils bénéficient encore d’un flux de sud-sud-ouest d’une vingtaine de nœuds qui permet au Maxi Edmond de Rothschild, actuellement à la latitude de La Rochelle, de poursuivre sa route directe vers Brest, où il devrait arriver en fin de nuit prochaine, avec peut-être quelques virements de bord pour finir, puisque le vent va basculer à l’est. « Ça va remollir à l’approche des côtes françaises et refuser, on va finir dans du vent de face médium qui deviendra faible pour le passage de la ligne d’arrivée », a commenté lundi Franck Cammas dans une vidéo envoyée par le media man Yann Riou.
Charles Caudrelier a de son côté ajouté : « On est devant le front, avec une mer qui n’est pas très bonne, parce qu’il y a du vent d’est en Espagne, si bien qu'on ressent cette houle de face, du coup, on y va mollo, parce que le seul truc qui pourrait ne pas nous faire gagner serait de ne pas finir, il ne faut pas qu’on casse le bateau sous prétexte qu’on est impatients d’arriver à Brest ».
Derrière, le trimaran MACIF (François Gabart/Gwénolé Gahinet) et Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella) sont quasiment au contact mardi matin (10 milles entre les deux à 8h), une situation que les skippers prévoyaient la veille : « On est dans une zone avec pas beaucoup de vent, on bute dedans parce qu’elle avance avec nous, expliquait ainsi François Gabart à Jérémie Eloy, media man de MACIF. Ce n’est pas très réjouissant pour avancer vers Brest mais on n’a pas vraiment le choix, parce qu’elle couvre toute l’Atlantique. On a Actual Leader qui arrive par derrière avec un peu plus de vent, ça devrait durer quasiment 24 heures, je pense qu’on va se retrouver pas très loin l’un de l’autre. »
Même analyse du côté d’Yves Le Blevec qui a confié à Ronan Gladu : « On est en train de rattraper l’anticyclone des Açores, avec un vent qui est en train de se tasser, on passe dans un endroit où il y avait très peu de vent il y a très peu de temps, c’est tout mou, et comme MACIF est devant nous, c’est encore plus mou pour lui, donc mécaniquement, on le rattrape. C’est très bien, il y a très peu d’écart entre nous à 2000 milles de l’arrivée. L’avantage quand c’est lent, c’est que c’est vachement reposant pour le matériel et pour les marins, on va en profiter pour faire quelques petites bricoles pour être sûrs que le bateau soit en parfait état dans le dernier run quand les vents portants vont arriver. » Et le Trinitain de conclure en prévoyant une arrivée sur Brest samedi.
Photo : Yann Riou/PolaRyse/Gitana SA