Visual Story du 29 nov. 2019 / Jour de course #23
Ronan Gladu / Mediaman à bord de Actual Leader
Les nouvelles d’Actual Leader, sous les tropiques !
Nous approchons de l’équateur, que nous devrions passer demain, dans la matinée.
Franchement, on aimerait bien vous apporter un peu de chaleur : ici, le trimaran s’est transformé en four depuis quelques jours. Avec le vent faible et portant, on n’a jamais eu aussi chaud à bord. Mêmes les batteries et ordinateurs de bord ont trop chaud : les alarmes sonnent et les ventilateurs hurlent.
Ces bateaux n’ont jamais été pensés pour le confort, encore moins pour les courants d’air !
Du coup, à fond de cale, ma bannette est impraticable, surtout après une charge moteur (le moteur est placé juste en dessous, pour rappel!). La 2ème bannette est situé entre la trappe de survie du fond (toujours ouverte!) et la trappe pour monter dans la cabane. A l’aide d’une chaussure coincée dans cette trappe, en haut de l’échelle, nous avons créé un mini fil d’air. Il est possible de le sentir de temps en temps, depuis la bannette. Un régal, le meilleur endroit du bateau à ce moment. Yves & Alex se relayent à la sieste ici.
Ensuite on a essayé d’ouvrir les 2 hublots de sécurité de chaque côté de la coque. C’est intimidant, de voir l’eau défilée si proche de nous. Mais on se dit que ça va le faire, la mer est calme, et c’est tellement bon ce courant d’air, d’un coup. Sauf qu’au bout d’un moment, une vague plus grosse que les autres rentrent à l’intérieur, d’un coup, splash ! Ça m’est arrivé sur bâbord, alors que je travaillais, devant, sur mon ordi… puis c’est arrivé à Alex sur tribord, en pleine sieste en dessous ! Il faut donc se résoudre à refermer le hublot, se renfermer dans le four de carbone.
Dans la cabane, c’est la serre à tomates : insupportable, surtout à 3 dans ce petit espace confiné.
Sur le pont, dès 6 heures du matin avec la lumière rasante, le soleil tabasse, on a l’impression d’être des vampires, tellement ça nous brûle ! La bonne option, éprouvée sur de nombreux voiliers: la sieste à l’ombre de la grand-Voile, sur le trampoline, dans le vent. Sauf que sur ce monstre, être exposé au vent, c’est aussi être exposé aux embruns. Plus ou moins réguliers et violents, mais toujours bien salés ! En plus du sel, les embruns charrient de temps en temps, des poissons volant !! Bref, dormir, c’est sur-fait, nous, on fait de la course au large ! En avant-Guingamp !
Prochaine étape, le poteau noir… Sera t’il aussi violent qu’à l’aller ? Macif sera t’il repassé devant ? Va t’on tous être égaux face au « gouffre noir » ? Gitana ne va pas tarder à renter dedans.
En attendant, malgré la chaleur écrasante, on mesure notre chance : nous sommes en forme, le bateau aussi, et l’ambiance ne va pas tarder à radicalement changer dans l’hémisphère nord. l’hiver express à nouveau, la « longue nuit », sans lune en plus ! A très vite !
Yann Riou / Mediaman à bord de Edmond de Rothschild
Je profite d’un petit coin d’ombre pour écrire quelques mots. On est entré dans le Pot-au-Noir ce matin. Pas d’orages ni de grains violents pour le moment, mais un vent qui mollit en refusant progressivement et une chaleur étouffante. À tel point que la zone de vie a été désertée par ses locataires, régulièrement à la recherche d’un petit coin d’ombre ou d’une dose de vent apparent pour se rafraîchir.
Bonne soirée.