Visual Story du 20 nov. 2019 / Jour de course #14
Martin Keruzoré / Médiaman à bord de Sodebo Ultim 3
Ces dernières 24 heures, par où commencer ?
Un fait, une suite de mésaventures, une corrélation d’évènement gérés par Thomas et Jean-Luc. Ces hommes-là ont passé la journée du 18 Novembre sur le pont, pour sécuriser la situation, éviter le suraccident. L’ambiance grand Sud était au rendez-vous, lumière grise, un ciel plombé sillonné d’une multitude d’oiseaux, 20 – 25 noeuds d’un vent froid venant clôturer la carte postale. Dans ces conditions, il a fallu jouer les équilibristes sur le flotteur sous le vent afin de détacher le safran pour éviter qu’il continue d’endommager le fond de coque. Une fois cette tâche accomplie après plusieurs minutes à faire du rodéo, nous voilà repartis mais très vite la partie arrière du flotteur se dégrade à vue d’œil, la mer venant s’engouffrer dans le trou ou logeait la tête de safran. Les deux marins du bord réagissent et pensent à sécuriser le gréement si un de ses points d’ancrage venait à être fragilisé par la suite. Le relais s’effectue rapidement avec la cellule de routage à terre et l’opération peut commencer. Pour ma part, je suis là, attentif et spectateur de cette scène, ce duo, même dans des situations comme celle-là, fait preuve d’un calme et d’un grand sens marin. Thomas doit à nouveau revêtir le baudrier pour monter dans le hauban et y passer une garde. La lumière s’assombrit, la fin de journée approche, le mât est entre de bonnes mains, un aparté terrestre vient égayer cette fin d’épisode avec le passage au vent de Cough Island, une île égarée aux falaises plongeantes dans l’Atlantique Sud et aux sommets perdus dans les nuages. Quelques minutes plus tard, Sodebo Ultim 3 se délaisse à nouveau d’une partie du flotteur arrière qui n’a pas supporté les assauts perpétuels de l’Océan. Ce matin, nous nous dirigeons toujours vers Cape Town à plus de 30 noeuds, la coque sous le vent volant en équilibre sur son foil. Bonne journée, Martin.
Ronan Gladu / Mediaman à bord de Actual Leader
Les nouvelles sont bonnes sur Actual Leader ! Enfin, enfin, nous avons doublé cette dépression, mème si le vent est resté fort pendant 24h, la mer n'a fait que se calmer. Du coup les moyennes on fortement augmenté, le stress redescendu et le sommeil fut réparateur.
Yves & Alex peuvent être fiers de leur performance, ils ont su rester bien dans le match. Maintenant que la météo est en notre faveur, on remonte bien ! La tête de la flotte bute dans l’anticyclone de Sainte-Hélène, obligée de faire un grand détour et beaucoup de manœuvres. Pour nous, c’est ‘tapis rouge’, mer plate, on continue d’avancer tout droit avec le vent de la dépression. Si mes marins arrivent à bien réparer le filet, on est bien conscient d’avoir de la chance, « de la réussite » comme ils disent.
On en prend d’autant plus conscience au vu des malheurs de Sodebo. Cela peut nous arriver également, n’importe quand, à faire les malins à plus de 30nds. Donc, grosse pensée pour Thomas, Jean-Luc, Martin, ainsi que toute l’équipe Sodebo : vous allez réparer ça vite à Cape Town et revenir nous stresser, j’en suis sûr, la course est encore longue !
Depuis hier, nous somme dans les « Quarantième rugissants » ... Comment je vais me la péter grave ! Pas encore de quoi « pisser contre le vent » comme un Cap Horrnier… mais p'tête de quoi faire un p'tit pipi « au près un peu débridé » ?!
Whaha, en tout cas hier, en passant près de l’ile de Gouth, c’était magique. Même si nous n'avons vu qu’un petit bout de cailloux au loin, à travers les nuages… on a eu le droit à un coucher de soleil ! Le soleil, on l’avait oublié celui là. En prime, tout autour du bateau, des centaines d’oiseaux, dont quelques Albatros : spectacle génial !
Point négatif de ces 40èmes… Ca caille, sévère. Le vent apparent pique bien fort, Alex a sorti la cagoule. A l’intérieur, le carbone... n’est pas un très bon isolant, encore moins avec les trappes ouvertes. Du coup, je jalouse grave les sacs de couchage de l’espace d'Yves et Alex, moumoute intérieure, Gore-tex extérieur. Il faut dire que je suis congelé dans ma m.... "10°" de « supermarché du sport » !
En mème temps, c’est de ma faute : Sandrine, la team manager, m’avait proposé le même, j’aurais dû accepter. Apparemment, on a de la chance d’avoir du vent de nord, sinon je me serais transformé en glaçon. Et puis avec l’été, on va vite retrouver la chaleur en remontant. Voilà pour aujourd’hui, le moral est au top, la machine lancée pleine balle à 30nds par 42° sud...