Visual Story du 9 nov. 2019 / Jour de course #4
Les Crocs ont remplacé les dépressions hivernales.
Ronan Gladu / Mediaman à bord d'Actual Leader
Le moral est toujours au top, avec une super ambiance. Mais les prévisions de Christian Dumard, notre routeur, sont pessimiste. Encore une fois, ça risque de s’échapper par devant, avec la grosse transition du fameux pot au noir. La porte serait ouverte pour Edmond de Rothschild et Macif alors qu’elle va se refermer sur nous…
En tout cas, cela motive encore plus Yves & Alex à « attaquer » comme ils disent ! Depuis ce matin, le vent est un peu plus fort et régulier, nous sommes moins abattus, mais nous commençons à sentir la houle de l’atlantique sud qui remonte, face à nous !
Après avoir passé presque toute la nuit à dormir (j’ai honte, au vu du travail de titans de nos marins !), j’ai un peu déchanté au réveil, en sentant le bateau faire des bons dans tous les sens sur la houle : J’avais beau me « plaindre », en fait, ces dernières 48 heures, c’était les vacances !!
Autre petit désagrément, il commence à faire très chaud à l’intérieur, on sue au moindre mouvement.
Au moment où j’écris ces lignes, un poisson volant est venu heurter le petit hublot derrière moi : gros sursaut ! J’en n'avais jamais vu de si gros.
Aspiré par le vent, généré par nos voiles / déplacements, il s’envole beaucoup plus que la normale, au-dessus du bateau ! Si jamais on en voit un qui reste bloqué à bord, on le relance à l’eau.
Martin Keruzoré / Mediaman à bord de Sodebo Ultim 3
Cap plein gaz au Sud depuis quelques jours, en quête de ce pot au noir et d’une eau bleue tropicale.Les alizées soufflants par notre bâbord, elles nous propulsent tout droit et à grandes vitesses vers un véritable trou sans vent, là où se réunissent deux systèmes opposés. La vie à plus de 30 noeuds est devenue une banalité, les phases à 40 font partie de la routine. Loin du fait que nous soyons blasés de la vitesse, mais notre mode de vie et nos comportements ont su s’adapter à cet environnement qui bouge en trois dimensions. Pour rejoindre un point B en partant d’un point A, inutile de penser comme un terrien, il faut avant tout repérer les prises en chemin qui vous permettront de vous agripper pour effectuer ce trajet sans vous voir finir encastrer dans une colonne de winch. Les premiers jours étaient laborieux, aujourd’hui c’est devenu des réflexes. Chaque tâche du quotidien devient un exercice d’équilibriste, enfiler une paire chaussette, un haut de ciré. La simple tâche qui consiste à préparer les repas devient un challenge en lui-même. Verser la totalité du sachet lyophilisé dans la gamelle sans en mettre partout, y incorporer l’eau bouillante sans se bruler au moindre passage de vague. C’est comme ça, de jour comme de nuit, ça ne s’arrête jamais. Ce rythme est gracieusement orchestré par deux de nos concurrents qui cravachent en pole position.
Martin