Le 5 novembre, Jean-Luc « WithinPoppyLight » se rend sur le Quai Malbert pour admirer entre deux ondées les superbes voiliers qui n’attendaient que de décoller dans la tempête. Initialement, il n’avait pas prévu de participer à Brest Atlantiques sur Virtual Regatta, mais le départ ayant été décalé et motivé d’avoir vu ces Ultims qui promettaient de toiser les vagues en caressant des vents formidables, et sur lesquels il aurait volontiers posé son sac, il décide de prendre le départ pour accompagner les skippers en mer.

La descente vers Rio fût très rapide et n’offrait que peu d’options de route. L’issue de la course s’est en partie dessinée à l’approche du Cabo Frio barré par une zone de vent faible qu’il a choisi de contourner assez tôt en prenant un peu d’Est pour ensuite faire route sur Rio de Janeiro. En compagnie de « Bluemonster », « Toppen », « Bandy » et « Héphaistos », ils ont viré, « Ilha Rasa » en tête. À la différence des bateaux réels, contraints par une limite de glace, ce groupe de tête a pu profiter des vents portants d’une grosse dépression pour gagner Cape Town par une route très Sud (bien plus longue que la route directe mais beaucoup plus rapide) en à peine 5 jours, le compteur montant parfois à 44 Kn/h !

Une fois Robben Island contourné au large de Cape Town, il fallait dans un premier temps gagner dans le Nord, le long des côtes namibiennes, pour ne pas se retrouver collé dans l’anticyclone de Sainte-Hélène avant d’opter pour un point de passage du pot-au-noir à quelques 2500 Nm au nord-ouest sur la route retour.

Il a choisi très tôt de passer ces « doldrums » à la longitude du Cap Vert plutôt que de pointer l’étrave sur la côte du poivre et de longer les côtes de l’Afrique subsaharienne à cause des vents faibles et contraires, d’une instabilité qui ne l’attirait pas beaucoup.

Le groupe de tête s’est donc scindé en 2 : ceux partant vers le nord et ceux donnant dans l’ouest, puis en 3 : ceux gagnant encore plus dans l’ouest en direction de Rio de Janeiro !

Il abandonne la place de leader pour aller chercher les alizées du sud qui lui permettent, une fois les « doldrums » dépassés, d’accrocher une dépression qui lui promet, de le ramener sur Brest en ne faisant presque qu’un seul bord.

En suivant quotidiennement l’actualité de Brest Atlantiques, notamment les analyses de Christian Dumard et des différents skippers, sa stratégie le conforte. La météo est au rendez-vous des prévisions et lui est favorable. Il a été très surpris de se retrouver aux Açores avec près d’une heure d’avance sur ses poursuivants. Le vent poussant alors par l’arrière, ils reviennent ensuite sur ses talons... mais Brest l’attendait déjà !

Tenir ce rythme de course sur un mois lui aurait été difficile sans les encouragements et la convivialité du groupe de skippers de la Team « Boxing Kangaroos » auquel il appartient.